Le HDBaseT

Fondée en 2010 par LG^®, Samsung^®, Sony Pictures^® et Valens^®, l'Alliance HDBaseT s’est engagée à faire progresser la normalisation de la technologie HDBaseT. Elle compte aujourd’hui 200 fabricants « adoptant ».
Ce protocole est passé d’une version 1.0 en 2010 à une version 2.0 à compter de 2013 (adoptée par l’IEEE en 2015), et 3.0 en 2021.

Au fil des ans, le consortium HDBaseT a apporté des améliorations, regroupant toutes les fonctionnalités sous la terminologie « 5Play » : l’audio/vidéo, les signaux de télécommande (IR, CEC et RS-232), l’USB, le réseau Ethernet à 100 Mb/s, l’alimentation électrique en PoH (inspirée de la technologie PoE permettant d’alimenter, avec 30W disponibles, les éléments connectés via câble réseau) avec une puissance maximale de 100 watts.

Dans sa version originelle, HDBT 1.0 soutient le transport de signaux 1080p jusqu'à 100 m, UHD 4K jusqu'à 90 m.

La version 2.0 apporte des fonctionnalités « plug and play », la prise en charge de l’USB2.0, du transport multi-stream, la transmission sur fibres optiques pour des distances supérieures à 100m, et de meilleures performances pour les résolutions 4K — UHD 4K sous 30Hz 4:4:4 / 4K sous 60Hz 4:2:0 jusqu'à 100 m —.

Point Technique : Lors du déploiement d’un réseau vidéo, l’un des premiers choix à propos des équipements concerne le format et le taux de rafraîchissement des images transportées et affichées (720p, 1080i/p ou 4K).
Les limites physiques des liaisons HDBaseT ne sont pas définies par ces résolutions mais par rapport à la fréquence maximale du pixel-clock du signal vidéo. Cette valeur est au maximum de 340 MHz (avec une bande passante de 8 Gb/s). C’est-à-dire que les images 720p, 1080p et 4K/30Hz/4:4:4 ou 4K/60Hz/4:2:0 sont transmises sans dicultés. Par contre, les images 4K/60Hz/4:4:4, conformes au HDMI 2.0, conduisent à une fréquence de pixel clock de 594 MHz avec une bande passante de 18 Gb/s, au-delà des possibilités permises par la version HDBT 2.0.

Le protocole est néanmoins contraint à des restrictions :
– La transmission des commandes RS-232 ne prennent en charge que les câbles connectés aux broches TD, RD et masse, à l’exclusion de tout signal de contrôle de flux. Le débit est limité à 115 kb/s.
– Le signal IR est limité à une porteuse de 38 kHz au maximum.
– Le transport des signaux Ethernet est de type Full Duplex, mais limité à 100 Mb/s.
– Les transports USB2.0 se font avec deux limitations : une prise en charge maximale de sept appareils et une bande passante maximale de 190 Mb/s.

Les évolutions technologiques et la montée des résolutions d’images avec le passage de la HD à la 4K ont nécessité de dénir des sous-catégories en fonction de la résolution, du type de câbles et de la longueur maximale de la liaison.

L’emploi du câble à paires torsadées muni de connecteurs RJ-45 pouvaient laisser supposer qu’il s'agissait d’une transmission de type réseau en IP (Internet Protocol).
En fait, une liaison HDBaseT à cette date est de type point à point reliant une source à une destination unique.
Et la norme invite à éviter au plus les raccords de câbles, privilégiant la transmission via un unique cordon réseau pour de meilleures performances.
À ce stade, le postulat d’une distribution sur un réseau IP, encapsulant l’information par paquets sur le modèle OSI classique (cf. article dédié) n’est pas de mise.

Il est acté avec la version 3.0 en 2021
Cette dernière déclinaison améliore le débit et donc la qualité d’image. Dans sa version HDBT 2.0, il est possible de transmettre un signal HDMI en 4K à 30 Hz. Avec le HDBaseT 3.0, la fréquence passe à 60 Hz en respectant l’échantillonnage en 4:4:4 et avec support du HDR Dolby Vision.
Le débit maximal est de 16 Gbps, ce qui est légèrement inférieur aux 18 Gbps nécessaires au HDMI 2.0, mais ce manque n’engendre ni perte ni compression car le protocole parvient à encoder les 10 bits du HDMI 2.0 en 8 bits.
La distance maximale point à point reste de 100 mètres et nécessite l’usage de câbles Cat6a.
Le HDCP2.3 est transmis, tout comme l’USB et l’Ethernet 1Gb en parallèle du ux audio/vidéo.
Au fil des années, le HDBaseT est devenu une technologie mature déployée sur de nombreux sites.
L’émergence de l’AVoIP, plus spécifiquement sous son format SDVoE via l’alliance du même nom (cf. article dédié) aurait pu mettre à mal cette prédominance, mais de nombreux intégrateurs restent attachés au fait d’avoir un module émetteur, un récepteur et un lien direct entre chacun par crainte d’affronter l’univers des réseaux IP.

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